Un lieu chargé d’histoire

Le château de Vert-Mont, plus d’un siècle d’histoire et d’idéaux

Le domaine de Vert-Mont, faisait partie à l’origine du domaine de la Malmaison. En 1824, à la mort du Prince Eugène, fils de Joséphine de Beauharnais, il est vendu en plusieurs lots et devient une propriété privée. Le château de Vert-Mont à proprement parler a été édifié en 1859 par M. Eichthal. Des propriétaires qui s’y succéderont jusqu’à la Fondation Tuck aujourd’hui, deux d’entre eux vont profondément marquer son histoire : Edward Tuck et Madeleine Eristov.

Edward Tuck est né le 24 août 1842 aux États-Unis à Exeter dans le Massachusetts. Après ses études, il entre au consulat américain à Paris, puis dans une banque américaine, la Munroe & Company. Il en devient associé puis la quitte vers 1880 pour s’installer à son propre compte. Il investit ensuite dans le domaine ferroviaire, en acquérant une partie de la compagnie Northern Pacific Railway. Il choisit de venir s’installer en Europe dès 1865, et épouse en 1872, Julia Stell, une riche héritière américaine rencontrée à Paris.

Le « sweet home » d’un couple de mécène américain

En 1898, M. et Mme Tuck se portent acquéreurs du domaine de Vert-Mont pour en faire leur résidence d’été.

C’est à partir de ce moment-là que le couple va véritablement se consacrer à la philanthropie et au mécénat. Il devient le mécène de Rueil-Malmaison, mais aussi de la ville de Paris. En 1903, il fait construire un hôpital (l’actuel hôpital Stell) dont il fera don à l’État en 1916 ; en 1906, il finance la création d‘une école ménagère ; en 1920, il offre à la municipalité un terrain pour y construire une école (l’actuelle école Tuck-Stell) et rachète la propriété de Bois-Préau, dont il fera don aux Musées de France, dans l’idée de reconstituer le domaine de Joséphine. Cette donation est accompagnée de 500 000 francs destinés à y aménager un musée napoléonien. Il apporte également son soutien financier à l’achat de diverses œuvres pour le château de la Malmaison.

Grand amateur d’art, il décide aussi de faire don de sa collection, estimée à l’époque à 5 millions de dollars, à la ville de Paris. En 1930, la galerie Tuck sera inaugurée au Petit Palais, où l’on peut retrouver, encore aujourd’hui, les nombreuses pièces de sa collection : tapisseries, porcelaines de Sèvres et de Chine, émaux, mobilier, tableaux, etc.

Outre les apports mobiliers et immobiliers pour le domaine de Malmaison, Edward Tuck va aussi s’attacher à reconstituer le domaine de Vert-Mont en rachetant plusieurs parcelles entre 1898 et 1904.

Le 30 avril 1938, Edward Tuck meurt à Monte-Carlo. Le domaine reviendra alors à sa nièce, Dorothy Hall.

En 1954, le domaine est acheté par la Société civile immobilière (SCI) Rueil Vert-Mont composée de représentants du milieu académique, de l’industrie et de la recherche, afin d’y créer une structure de rencontre entre intellectuels et scientifiques. Un tel projet était conforme à la pensée et à l’action d’Edward Tuck, qui souhaitait « soit que Vert-Mont reste dans la famille, soit qu’il devienne un centre de recherche de très haut niveau réservé à un petit nombre de spécialistes éminents dans le domaine des sciences, des techniques et de l’économie à l’échelle mondiale ».

Un certain nombre de difficultés, puis le décès ou le grand âge de membres de cette association, ont amené Madeleine Eristov, universitaire et administrateur de cette SCI Rueil Vert-Mont, à proposer la donation de Vert-Mont à une fondation qui maintiendrait sa vocation culturelle et internationale.

L’idée de la Fondation Tuck se dessine alors et c’est en 1992, avec le soutien d’IFP Energies nouvelles et d’IFP School, que ce projet voit officiellement le jour. Aujourd’hui, la Fondation Tuck, fondation reconnue d’utilité publique, mène des activités de soutien à la recherche et à la formation, de dimension internationale, pour un développement durable dans le domaine de l’énergie.

Le domaine de Vert-Mont, monument historique

Le domaine de Vert-Mont a été inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 14 novembre 1994.

À l’été 2008, suite à une rénovation complète, le château retrouve ainsi l’aspect que lui connaissent ses précédents et prestigieux propriétaires.
Il est composé d’un château et de plusieurs dépendances en cours de réhabilitation (écuries, serres, maison de cocher) au cœur d’un parc de 6 ha dessiné à l’anglaise comprenant également un belvédère et une pièce d’eau entourant une petite ile.

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